Emploi du temps
Utilité :
- Organiser une semaine de classe qui permette un enchainement des temps de travail agréable, fluide et efficace pour les apprentissages.
- Réfléchir à une organisation du temps que nous pouvons mettre en place petit à petit, après un temps de rentrée pendant lequel l’emploi du temps ressemblerait plus à une liste d’activités (toudouliste) à faire avant de mettre en place un enchainement plus précis et minuté.
Méthodologie :
- Recherche des textes officiels sur les répartitions des domaines disciplinaires.
- Décompte des temps de récréations et des temps de transition (voir document 1 plus bas).
- Placement des contraintes : horaires de récrés, d’EPS (les espaces sportifs sont souvent partagés avec les autres collègues)
- Placement des temps hors maths, français, en tenant compte au plus possible des recherches en chronobiologie : évolution des états de vigilance dans la journée, besoin de bouger, de varier les disciplines.
- Répartition des temps maths et français, en fonction des formats de travail : rituels, travail collectif, recherche, apprentissage en groupe, travail personnalisé (qui peut inclure d’autres domaines que maths et français), dans la journée.
Quelques grandes idées, fil rouge, garde-fous qu’il peut être bon d’avoir en tête :
Penser l’alternance entre les différentes modalités de travail
Cela parait peu pertinent d’enchainer un temps de débat avec une séance de langues vivantes, par exemple. De même, une litanie d’une heure d’exercices individuels, ça peut être dur à supporter (autant pour les élèves que pour les adultes d’ailleurs ‘ ‘,)
Propositions :
- alterner activités courtes/activités plus longues = donner du rythme
- alterner activités collectives/individuelles = donner du souffle
- alterner activités à haute valeur cérébrale/activités moins énergivores pour le cerveau = donner de l’espace et du temps
Construire un emploi du temps le plus « horizontal » possible
Il peut être agréable pour nous (mais surtout pour nos élèves) de ne pas avoir à se poser la question chaque matin : « comment ça va se passer aujourd’hui ? ».
En particulier les plus fragiles, les moins à l’aise avec le repérage dans le temps, les plus porteurs de dyslexies ou d’autres troubles, qui leur prennent déjà pas mal d’énergie. Donc tout ce que l’on peut faire pour alléger un peu leur charge cérébrale, ce sera toujours de pris sur leur disponibilité aux apprentissages.
Propositions :
- démarrer la journée avec toujours le ou les mêmes rituels : se dire bonjour et comment on va (pourquoi pas dans une autre langue ?), découvrir un mot/un tableau/une musique, ouvrir aux présentations d’enfants…
- afficher l’emploi du temps dans une version visible par les enfants (et pourquoi pas gérée par des responsables ?) –> des étiquettes au tableau, auxquelles on fait référence à chaque changement d’activité (nous ou les responsables sus-nommés). « Il est 9h20, nous passons à… jusqu’à 9h30 ». Et hop, discrètement, on travaille la lecture de l’heure également. Si si. C’est loin d’être acquis pour tout le monde, même en CM, cette histoire-là !
- installer une horloge si la classe n’en a pas. Quoi de plus frustrant que d’être dans une pièce, à faire quelque chose, sans savoir à quel moment on va pouvoir sortir en pause ?…
Quelques citations de chronobiologistes qui peuvent nous guider dans nos choix :
Par comparaison, si on considère l’ensemble des enfants élèves, les créneaux de 9 h 30 à 11 h, 11 h 30 ou 12 h et de 14 h 30-15 h à 16 h-16 h 30, selon l’âge, se caractérisent par un niveau élevé ou relativement élevé de vigilance, des capacités d’attention maximales et des capacités optimales de traitement de l’information. Cependant, ceux qui cumulent les déficits de sommeil et l’insécurité affective apparaissent peu vigilants et attentifs tout au long de l’après-midi, parfois dès la fin de la matinée (c’est ce que l’on observe dans les écoles des zones d’éducation prioritaire).
Hubert Montagner, 2009
[…] les expériences ainsi réalisées ont prouvé que faire entrer directement en classe, le matin, les enfants d’élémentaire au moment où ils arrivent à l’école, ainsi accueillis individuellement par leur enseignant, leur permet de s’installer tranquillement en classe, calmement, de façon détendue, et quand l’heure de commencer la classe est arrivée, le groupe dans son entier est disponible, calme, et on peut démarrer. Quand ils rentrent de la cour de récréation, ce sont des cris, des énervements, et on perd chaque matin ¼ d’h à retrouver le calme.
Claire Leconte, chronobiologiste
[…] l’enfant n’apprend pas à lire et à compter qu’à travers les maths et le français. Le rapport de l’IGEN, publié voici quelques mois, pointe la mise en difficulté de disciplines comme la musique, le dessin, matières où on met en jeu la créativité. Quand on a des matinées plus longues, on peut introduire ces disciplines. Je travaille avec les enseignants pour leur montrer l’intérêt de l’alternance pédagogique de matières-respirations avec des matières plus coûteuses sur le plan cognitif ainsi que les liens qui peuvent alors être faits entre elles, ce qui est utile à l’acquisition de transferts d’apprentissage.
Claire Leconte, interrogée à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires, qui nous donne des informations qui peuvent quand même s’appliquer à nos matinées de 3 heures
Il [Le pédagogue] peut difficilement agir directement sur la conscience de l’élève et déclencher son attention. C’est pourquoi il use de rituels scolaires qui se présentent aux élèves comme des dispositifs attentionnels par leur caractère structurant (p. 218). Il compte sur la durée des fonctionnements, parce qu’on n’intègre pas des contraintes facilement (p. 222).
Meirieu, P. (2018). La riposte – Pour en finir avec les miroirs aux alouettes. Paragraphe 15
Une fois que l’on s’est fixé sur un premier emploi du temps (qui sera amené à bouger), on peut l’affiner à l’aide du cahier-journal. Mais cela, c’est un autre article ‘ ‘,)